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Épaules de mouton

Rossignol, 1901 : Celui qui a de grandes mains a des épaules de mouton.

Il est marqué sur le nez comme les moutons de Berry

France, 1907 : Dicton encore en usage dans les provinces pour désigner quelqu’un qui, à la suite d’une rixe où d’une chute, a le nez endommagé.

Les bergers de la province du Berry ont coutume de marquer leurs moutons sur le nez pour les reconnoître.

(Fleury de Bellingen)

Laisser pisser le mérinos ou le mouton

France, 1907 : Attendre patiemment le résultat d’une affaire.

Il ne faut qu’un rien pour faire sortir le populo de ses gonds !
Qui nous dit que ce que certains qualifient d’avachissement et d’abrutissement n’est pas du recueillement ?
Quand le lion, avant de sauter sur sa proie, s’aplatit et rase le sol, celui qui ne le verrait qu’ainsi conclurait que cet animal est un taffeur, qu’il se fait petit pour s’effacer et se cacher…
Il n’en est rien, pourtant !
Done, que les écœurements de l’heure présente ne nous découragent pas ; faisons notre turbin de propagande, éparpillons les idées aux quatre vents et laissons pisser le mouton.

(Père Peinard)

Laisser pisser le mouton

Rossignol, 1901 : Ne pas se faire de mauvais sang, laisser aller les choses.

Laissez pisser le mouton, chaque chose vient à son temps.

Mouton

d’Hautel, 1808 : Chercher cinq pieds à un mouton. Exiger d’un autre plus qu’il ne doit, ou d’une chose plus qu’elle ne peut produire.
Revenir à ses moutons. Revenir à un discours commencé et interrompu, dans lequel l’intérêt se trouve compromis.
Mouton. Homme aposté dans les prisons par la justice, pour tirer par ruse les secrets d’un prisonnier.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Mouchard de prison.

M.D., 1844 : Homme de leur société qu’ils supposent y avoir été mis pour s’associer seulement à la conversation et les dénoncer ensuite. Dans les prisons, la police y met beaucoup de ces gens qui, ayant l’air d’être détenus, causent avec les prisonniers, et finissent par donner des indices très précieux à la police qui les transmets ensuite à la justice.

un détenu, 1846 : Mouchard.

Halbert, 1849 : Mouchard.

Larchey, 1865 : « En prison, le mouton est un mouchard qui parait être sous le poids d’une méchante affaire et dont l’habileté consiste à se faire prendre pour un ami. » — Balzac. — Allusion ironique à la fausse candeur de ces compères. — Moutonner : Dénoncer. V. Coqueur.

Delvau, 1866 : s. m. Matelas, — dans l’argot des faubouriens, qui disent cela à cause de la laine dont il se compose ordinairement. Mettre son mouton au clou. Porter son matelas au Mont-de-Piété.

Delvau, 1866 : s. m. Dénonciateur, voleur qui obtient quelque adoucissement à sa peine en trahissant les confidences de ses compagnons de prison.

Rigaud, 1881 : Matelas.

Rigaud, 1881 : Homme de compagnie d’un prisonnier, et chargé par la police de devenir l’homme de confiance du même prisonnier.

La Rue, 1894 : Matelas. Prisonnier qui espionne et dénonce son compagnon.

Virmaître, 1894 : Matelas. Quand il est plus que plat, on dit : galette (Argot du peuple).

Virmaître, 1894 : Dénonciateur qui vend ses complices. Prisonnier qu’on place dans une cellule avec un autre prévenu pour le moutonner. C’est-à-dire le faire avouer dans la conversation (Argot des voleurs).

Hayard, 1907 : Prisonnier qui dénonce ses co-détenus.

France, 1907 : Sous le chapeau de la guillotine est fixé le glaive, lame d’acier triangulaire emmanchée dans une forte masse de plomb appelé le mouton. Le couteau a trente centimètres de largeur, il est haut de quatre-vingts centimètres y compris le mouton. Il frappe avec une force terrible, car tombant d’une hauteur de deux mètres quatre-vingts centimètres, son poids multiplié par la vitesse de la chute est de 163 kilos en arrivant sur le cou du condamné.

France, 1907 : Pelite boule dont les bonneteurs se servent dans le jeu appelé calot. Ce jeu, encore plus dangereux pour le naïf que le bonneteau, se compose de trois quilles creuses, sous lesquelles l’artiste voleur fait passer le mouton en changeant les quilles de place, tour à tour à droite, à gauche, au milieu, en les glissant sur la table avec la boulette dessous.

France, 1907 : Matelas, à cause de la laine.

France, 1907 : Dénonciateur enfermée dans la cellule d’un criminel ou supposé tel, avec la mission de le faire parler et avouer ses forfaits.

Il existe deux sortes de coqueurs détenus : la première, qui prend le nom de moutons, est composée d’individus qui, renfermés dans les prisons, cherchent à captiver la confiance de leurs compagnons de détention pour obtenir l’aveu des crimes qu’ils ont commis, et la connaissance des preuves et pièces de conviction qu’on pourrait produire à leur charge. Lorsque deux de ces individus se trouvent dans la même prison, ils ignorent complètement le rôle qu’ils jouent chacun de son côté, et il n’est pas rare de voir ces deux moutons multiplier les rapports pour se dénoncer mutuellement, croyant rendre de grands services à la police et en être généreusement récompensés.
Les qualités essentielles du coqueur détenu sont, avant tout, l’habileté et la prudence. Il est excessivement difficile et même fort dangereux de jouer un rôle pareil dans une prison, car celui qui est mouton court risque d’être assassiné par ses compagnons s’ils viennent à le savoir. Aussi la police parvient-elle rarement à décider les voleurs à moutonner leurs camarades.

(Mémoires de Canler)

Des confrères à moi ont prétendu naguère que le plus souvent M. Grévy n’était guidé dans ses signatures que par les rapports de la prison même. Un condamné qui est en proie à de violentes angoisses, qui refuse énergiquement de faire le piquet consolateur et traditionnel avec son mouton, qui sanglote, hurle et se frappe la tête contre les murs, était à peu près certain de voir sa peine commuée.

(Albert Dubrujeaud, Écho de Paris)

France, 1907 : Compère dans le vol à l’américaine. C’est celui qui aborde le naïf qu’on se propose de dévaliser, généralement au paysan ou un provincial.

La bande était au complet, il y avait le mouton, celui qui lie la conversation avec la victime, le « riche étranger », qui échange son portefeuille contre le porte-monnaie du volé, et enfin les « hirondelles » qui voltigent autour du groupe et se chargent de prévenir à coups de sifflet de l’arrivée des agents.

(La Nation)

France, 1907 : Ancienne pièce d’or appelée ainsi parce que l’agneau pascal était sculpté sur l’une de ses faces.

Mouton (casserole)

Rossignol, 1901 : L’homme que l’on met en cellule avec un autre détenu pour avoir ses confidences.

Mouton de Panurge

France, 1907 : Sauter l’un après l’autre comme les moutons de Panurge, faire comme tout le monde, imiter sottement ses voisins.
Cette expression est tirée de Rabelais. « Panurge, retournant du pays de Lanternois, se trouva sur le bateau avec Dindenault, le marchand de moutons. Après de longs débats, il lui en achète un, le paye, « choisit de tout le troupeau un beau et grand mouton, et l’emportoit criant et beslant, oyant tous les aultres et ensemblement beslants et regardants quelle part on menoit leur compagnon… Soubdain, je ne sçai comment, Panurge, sans aultre chose dire, jecte en pleine mer son mouton criant et beslant ». Tous les autres moutons criant et bêlant se jettent en mer à la file. « La foule estoit à qui premier y sauteroit après leur compagnon. Possible n’estoit les en garder. Comme vous sçavez estre du mouton le naturel, tousjours suivre le premier, quelque part qu’il aille. Le marchand, tout effrayé de ce que devant ses yeux périr voyoit et noyer ses moutons, s’efforçoit de les empescher et retenir de tout son pouvoir. Mais c’estoit en vain. Tous à la file saultoient dedans la mer et périssoient. Finablement il en print un grand et fort, par la toison sur le tillac, cuidant ainsi le retenir et sauver le reste aussi conséquemment. Le mouton fut si puissant qu’il emporta en mer avec soi le marchand, et fut noyé… Autant en firent les aultres bergers et moutonniers, les prenants uns par les cornes, aultres par les jambes, aultres par la toison. Lesquels tous feurent pareillement en mer portés et noyés misérablement. »

À partir de ce moment, j’eus mes admirateurs. Ils se recrutèrent, d’abord, parmi les fruits secs qui seraient bien aises d’écraser les supériorités réelles sous certaines célébrités excentriques et d’une valeur discutable. L’admiration pour la médiocrité qui se déguise en bizarrerie est une des formes les plus fréquentes de la jalousie littéraire. Puis, vint se mettre à la suite de mes thuriféraires une bonne partie du troupeau des moutons de Panurge. Aujourd’hui, la foule ne veut plus être avec la foule. Bien des gens, pour éviter la banalité, se jettent à corps perdu dans l’océan de l’absurde. Comme, de temps à autre, parmi les insanités que je publie, j’intercale certaines des choses raisonnables que l’on me refusait autrefois, les critiques s’occupent de mes œuvres et me regardent comme un génie égaré qui eût pu monter très haut s’il n’eût été entraîné par les désordres d’une vie anormale et les chimères d’un esprit exalté.

(Simon Boubée, Le Testament d’un martyr)

Moutonaille

France, 1907 : Foule. Elle se conduit généralement comme un troupeau de moutons.

Moutonnage

France, 1907 : « Si nous allons à l’Hôtel des ventes, rendez-vous de ce gros publie du bric-à-brac, nous trouverons, au milieu d’une infinité de mystères, la foule serrée, attentive au bruit que va produire le marteau du commissaire-priseur ; ce moment psychologique, celui du moutonnage, comme disent les marchands, favorise les pickpockets, les coupeurs de poches et les aberrés passionnels. »

(G. Macé, Un Joli Monde)

Moutonnaille

Delvau, 1866 : s. f. La foule, — dans l’argot du peuple, qui sait par expérience personnelle quelle est la contagion de l’exemple.

Moutonner

un détenu, 1846 : Chercher à arracher un secret.

Delvau, 1866 : v. a. et n. Moucharder et dénoncer.

Rigaud, 1881 : Espionner.

France, 1907 : Dénoncer.

Celui qui est mouton court risque d’être assassiné par ses compagnons ; aussi la police parvient-elle rarement à décider les voleurs à moutonner leurs camarades.

(Mémoires de Canler)

Moutonnier

d’Hautel, 1808 : Bête d’habitude ; celui qui fait tout ce qu’il voit faire aux autres.

France, 1907 : Dupe qui a la simplicité du mouton, qui se laisse aller où on la pousse.

Je vais d’abord vous entretenir du vol à l’américaine, que le presse de tous les pays, par son immense publicité, a constamment dévoilé. Malgré sa forme grossière, rien n’y fait, on le croit impossible ; et les moutonniers, c’est ainsi qu’on les appelle, se laissent toujours prendre. Les reporters parisiens font tous leurs efforts pour mettre les gens naïfs à l’abri de ces voleurs ; et c’est avec raison qu’ils ajoutent au bas de leurs articles, pour ainsi dire quotidiens, que la crédulité humaine est sans bornes et que le nombre des « gobeurs » s’augmente autant que celui des flous.

(G. Macé, Un Joli Monde)

Moutons (revenir à ses)

France, 1907 : Retourner à son sujet.
Cette expression proverbiale est tirée de la farce de l’avocat Patelin, attribuée à Pierre Blanchet, poète du XVe siècle. Patelin, qui a escroqué une pièce de drap à un marchand, parait devant le juge comme avec d’un berger fripon que le marchand veut faire punir. Mais le marchand, qui reconnaît dans Patelin le voleur de son drap, entremêle d’une façon comique ce drap et ses moutons, et qui oblige le juge à lui dire sans cesse : « Mais revenez à vos moutons. »

Moutons du Berry (marqués sur le nez comme les)

France, 1907 : Fleury donne ainsi l’étymologie de cette expression : « Les bergers de la province du Berry ont coutume de marquer leurs moutons sur le nez pour les reconnaître. On a fait un proverbe de cet usage, que l’on employe de ceux qui par querelle ou autre accident sont marqués au nez. » Autre dicton plus impertinent pour les Berrichons : « Quatre-vingts moutons et un Champenois font cent bêtes, d’aucuns par malice font d’un Berrichon la centième. »

Os de mouton

La Rue, 1894 : Arme dite coup de poing.

France, 1907 : Sorte de coup de poing américain

Quatre-vingt-dix-neuf moutons et un Champenois font cent bêtes

France, 1907 : Le Roux de Lincy, d’accord avec d’autres étymologistes, affirme que ceux qui font remonter ce dicton à Jules César ne méritent même pas d’être réfutés. Leur argument est que Grosley de Troyes, qui a écrit au sujet des proverbes une dissertation fort spirituelle, ne daigne pas parler de l’opinion généralement reçue. Le savant troyen dit seulement que l’épithète de sots, balourds, lourdiers a été donnée de tout temps aux Champenois, qu’on la trouve dans les Contes de la reine de Navarre et que telle est probablement l’origine de cet offensant dicton. Comme il n’y a pas plus de certitude d’un côté qui de l’autre, nous préférons nous en tenir à la version qui a le double mérite d’être amusante et de ne pas choquer les susceptibilités légitimes des gens dont un autre vieux dicton dit :

Teste de Champagne n’est que bonne,
Mais ne la choque point…

Voici la version première. À l’époque où Jules César fit la conquête des Gaules, le principal revenu de la Champagne consistait en moutons. César établit un impôt en nature ; mais, voulant favoriser les petits propriétaires et par suite le commerce de la province, plus intelligent en cela que beaucoup de nos législateurs modernes, il établit une sorte d’impôt proportionnel, exemptant d’une certaine taxe tous les troupeaux au-dessous de cent têtes. Les Champenois formèrent alors leurs troupeaux de quatre-vingt-dix-neuf moutons, ce que voyant les officiers du fisc déclarèrent que désormais le berger serait compté comme tête de bétail, et par conséquent chaque troupeau de quatre-vingt-dix-neuf moutons paierait, y compris le berger, comme s’il y avait cent bêtes.

Saute-mouton

Delvau, 1866 : s. m. Jeu d’enfants qui consiste à sauter les uns par-dessus les autres. On dit aussi Faire un saute-mouton ou Jouer à saute-mouton.

Saute-mouton (coup du)

France, 1907 : Genre de vol des tripoteurs de bourse dont Charles Virmaître donne ainsi qu’il suit l’explication : « Ce sont les remisiers pour dames (les tripoteuses) du marché des pieds humides qui le pratiquent. La joueuse vend mille francs de rente. Le remisier pour dames exécute cet ordre : il vend immédiatement, mais il attend la fermeture de la Bourse pour en informer sa cliente. S’il y a baisse, comme il a vendu ferme, il encaisse tranquillement la différence. Sa la rente reste au même taux, il lui raconte qu’il y a écart de deux ou trois centimes ; dans tous les cas, elle est volée. »

Saute-mouton (le coup du)

Virmaître, 1894 : Ce sont les remisiers pour dames (les tripoteuses du marché des pieds humides) qui le pratiquent. La joueuse vend mille francs de rente. Le remisier pour dames exécute cet ordre ; il vend immédiatement, mais il attend la fermeture de la Bourse pour en informer sa cliente. S’il y a baisse, comme il a vendu ferme, il encaisse tranquillement la différence ; si la rente reste au même taux, il lui raconte qu’il y a écart de deux ou trois centimes ; dans tous les cas elle est volée (Argot des boursiers). N.


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