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Baron de la grasse

Virmaître, 1894 : Individu malpropre, sale, puant, dégoûtant, ne se débarbouillant, suivant une vieille expression, que lorsqu’il pleut (Argot du peuple).

Bon coq n’est jamais gras

France, 1907 : C’est la traduction libre du proverbe latin : Pinquia corpora Veneri inepta (les gras sont impropres au service de Vénus). Inutile d’insister sur ce proverbe, mais les eunuques des harems comme les soprani de Saint-Pierre de Rome sont tous d’un remarquable embonpoint.

Bougie grasse

Delvau, 1866 : s. f. Chandelle. Même argot [des faubouriens].

Bouillon gras

France, 1907 : Vitriol. « Allusion, dit Gustave Fustier, à Mme Gras, une excellente et digne femme qui faisait un usage abusif du vitriol. » C’est dans ces cas de vitriol et de vitrioleuses que l’on regrette surtout l’antique et salutaire loi du talion.

Cataplasme au gras

Delvau, 1866 : s. m. Épinards, — dans l’argot des faubouriens.

France, 1907 : Épinards. Cataplasme de Venise, coup.

Cause grasse

Delvau, 1866 : Cause amusante à plaider et à entendre plaider, — dans l’argot des avocats, héritiers des clercs de la Basoche. Le chef-d’œuvre du genre est l’affaire du sieur Gaudon contre Ramponneau, Me Arouet de Voltaire plaidant — la plume à la main.

France, 1907 : Cause remplie d’incidents égrillards, comme la plupart des cas de divorce ou de séduction ; terme de basoche.

Con gras

Delvau, 1864 : Mal nettoyé, encore enduit de beurre masculin, ou naturellement adipeux, — de sorte que le membre qui s’y introduit est tout étonné d’y faire flic-flac.

On ne se lave bien qu’au bordel ! Des ingrats
Peuvent seuls à ton con préférer un con gras.

Albert Glatigny.

Eaux grasses

Hayard, 1907 : Gradé, personnage important (en dérision).

Eaux grasses (barboter dans les)

France, 1907 : Occuper de hautes fonctions où l’on tripote à son aise.

Eaux grasses (être dans les)

Fustier, 1889 : Occuper une haute situation dans une administration.

Employé dans les eaux grasses

Merlin, 1888 : Employé des ordinaires et tout autre comptable qu’on semble ainsi accuser de pécher en eau trouble.

France, 1907 : Commis militaire.

Faire la grasse matinée

Delvau, 1866 : v. a. Rester longtemps au lit à dormir ou à rêvasser, — dans l’argot des bourgeois, à qui leurs moyens permettent ce luxe.

Faire ses choux gras de quelque chose

Delvau, 1866 : En faire ses délices, s’en arranger, — dans l’argot des bourgeois.

Gras

d’Hautel, 1808 : Quand on manie le beurre, on a les mains grasses. Signifie que, lorsqu’il passe beaucoup d’argent par les mains, il en reste toujours quelque chose. Le peuple dit par corruption, quand on magne le beurre, etc.

d’Hautel, 1808 : Jeter ses choux bien gras. Être peu économe, mettre au rebut ce dont on pouvoit encore tirer parti.
Gras comme un moine. Parce que ces religieux sont ordinairement fort gras par le peu d’exercice qu’ils prennent.
Il mourra de gras fondu. Se dit d’un homme dont l’embonpoint est extraordinaire.
Faire ses choux gras. S’en donner à cœur joie ; puiser en eau trouble.

Delvau, 1866 : s. m. Réprimande, correction, — dans l’argot des voyous. C’est le suif des faubouriens.

Delvau, 1866 : s. m. Profit, — dans l’argot des faubouriens. Il y a gras. Il y a de l’argent à gagner. Il n’y a pas gras. Il n’y a rien à faire là-dedans.

Delvau, 1866 : adj. Gaillard, grivois, et même obscène, — dans l’argot des bourgeois. Parler gras. Dire des choses destinées à effaroucher les oreilles.

Rigaud, 1881 : Semonce, réprimande, — dans le jargon des ouvriers. C’est un frère qu’on a donné au suif et au savon pris dans le même sens. Attraper un gras du contre-coup en aboulant à la boîte, recevoir des réprimandes du contre-maître en arrivant à l’atelier.

Boutmy, 1883 : s. m. Réprimande. Recevoir un gras. Recevoir des reproches de la part du patron, du prote ou du metteur en pages, pour un manquement quelconque. On dit encore dans le même sens savon et suif. L’analogie est visible entre cette dernière expression et gras. Les Allemands emploient un autre terme : Recevoir son hareng hæhring.

Fustier, 1889 : Latrines. (Richepin.)

La Rue, 1894 : Argent. Latrines. Avoir son gras, être tué.

Rossignol, 1901 : Beaucoup. Voilà tout ce qui me revient sur mon mois d’appointements, il n’y a pas gras.

J’ai trouve un porte-monnaie où il y avait gras.

France, 1907 : Réprimande. Recevoir un gras, recevoir des reproches de la part du patron, du prote, ou du metteur en pages, pour un manquement quelconque. On dit encore, dans le même sens, savon et suif. L’analogie est visible entre cette dernière expression et gras. Les Allemands emploient un autre terme : « recevoir son hareng » (hœhring).

(Eug. Boutmy)

France, 1907 : Profit. Il y a gras, il y a des bénéfices à faire. Il n’y a pas gras, synonyme de rien à fricoter.

— Eh bien ! papa, y a pas gras, ce soir : on a beau leur ouvrir les portières, ils ne vous donneraient seulement pas un rond.

(Maurice Donnay)

France, 1907 : Latrines.

Gras (avoir son)

Rigaud, 1881 : Être tué. (L. Larchey)

France, 1907 : Être tué ; allusion au fusil gras.

Gras (il y a)

Larchey, 1865 : Voir Graisse, Train.

Faire tant d’embarras, Quand dans le gousset y n’i a pas gras.

Metay, Chansons.

Rigaud, 1881 : Il y a de l’argent.

M. Vervelle présentait un diamant de mille écus à sa chemise. Fougères regarda Magus et dit : — Il y a gras !

(Balzac)

Virmaître, 1894 : Il y a beaucoup d’argent.
— Nous pouvons nettoyer le gonce, il y a gras dans sa cambrousse.
C’est de cette expression, gras, qu’est née celle de dégraisseur (le garçon de banque), pour exprimer qu’il enlève le gras (Argot des voleurs). N.

Gras (parler)

Larchey, 1865 : Tenir des propos grivois (1808, d’Hautel).

France, 1907 : Dire les choses crûment, au risque d’effaroucher les pudibonds, suivre le conseil de Victor Hugo :

Ô fils, ô frères, ô poètes,
Quand la chose est, dites le mot.

ou celui de Boileau :

J’appelle un chat un chat…

 

Il rit, chantonne, célèbre bruyamment les plaisirs qu’il sème : il a pour présenter chaque plat une aimable insistance qui trahit le mondain rompu aux politesses distinguées des réceptions, sauf que son parler est parfois gras, à la bonne franquette.

(Paul Pourot, Les Ventres)

Gras (recevoir un)

Rossignol, 1901 : Recevoir des reproches, des réprimandes.

Gras à lard

Delvau, 1866 : s. et adj. Homme chargé d’embonpoint, — dans l’argot du peuple.

Gras d’huile

d’Hautel, 1808 : Sobriquet injurieux et de mépris, pour dire un mauvais épicier ; un épicier détaillant.
Gras. On dit d’un homme qui a fait beaucoup d’affaires, sans être parvenu à s’enrichir, qu’il a bien travaillé et qu’il n’en est pas plus gras pour cela.
Parler gras. Tenir des propos grivois, indécens, obscènes.

Gras double

Clémens, 1840 : Plomb.

Virmaître, 1894 : Plomb (Argot des voleurs). V. Limousinier.

Hayard, 1907 : Plomb.

Gras-bœuf

Rigaud, 1881 : La soupe et le bœuf, l’ordinaire de l’École Polytechnique, — dans le jargon des élèves de cette école.

Gras-double

Larchey, 1865 : Feuille de plomb (Vidocq). — Allusion à la facilité avec laquelle on la roule. — Gras-doublier : Voleur de plomb. C’est sur les toits qu’il exerce ordinairement. V. Limousineur.

Delvau, 1866 : s. m. Plomb volé et roulé, — par allusion à la ressemblance qu’il offre ainsi avec les tripes qu’on voit à la devanture des marchands d’abats. Les voleurs anglais, eux, disent moos, trouvant sans doute au plomb une ressemblance avec la mousse.

Delvau, 1866 : s. m. Gorge trop plantureuse, — dans l’argot des faubouriens. L’analogie, pour être assez exacte, n’est pas trop révérencieuse ; en tout cas elle est consacrée par une comédie de Desforges, connue de tout le monde, le Sourd ou l’Auberge pleine : « Je ne voudrais pas payer madame Legras — double ! » dit Dasnières en parlant de l’aubergiste, femme aux robustes appas. Castigat ridendo mores, le théâtre ! C’est pour cela que les plaisanteries obscènes nous viennent de lui.

Rigaud, 1881 : Seins aussi vastes que fugitifs, — dans le jargon des voyous.

Rigaud, 1881 : Feuille de plomb, — dans le jargon des voleurs.

La Rue, 1894 : Plomb en feuille volé sur les toits. Le voleur l’enroule autour de lui.

Rossignol, 1901 : Plomb.

France, 1907 : Plomb volé et généralement roulé pour être emporté plus aisément. Les voleurs disent pour cette opération : ratisser du gras-double.

— Et quelle est la clientèle de l’établissement ?
— Il y a un peu de tout, des voleurs, des filles, des souteneurs, et même des honnêtes gens… Oh ! elle n’est pas ordinaire la clientèle au père Moule-à-Singe !…
— Un joli nom !… et quel est ce père Moule-à-Singe ?
— Un recéleur, marchand de gras-double principalement…
— Du gras-double ? Oh ! c’est une spécial de tripes à la mode de Caen… On en dit les Parisiens fort friands…
— Ça n’est pas cela du tout… Le gras-double, c’est le plomb qu’on arrache aux chéneaux et aux gouttières, les tuyaux qu’on brise, les boutons de porte qu’on scie, les ferrures qu’on détache… tout le métal de construction qu’on vole s’appelle du gras-double…

(Edmond Lepelletier)

France, 1907 : Appas féminins volumineux et mous.

Gras-double (déjeuner du)

Rigaud, 1881 : Déjeuner de charcuterie institué le vendredi-saint par les libres-penseurs, ou mieux panseurs, qui regrettent qu’il n’y ait pas de gras-triple, pour mieux protester.

Gras-doublier

Delvau, 1866 : s. m. Plombier, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Voleur de plomb.

France, 1907 : Plombier ; argot des voleurs.

Grashou

Rossignol, 1901 : Charcutier.

Grasse

Rigaud, 1881 : Coffre-fort, — dans le jargon des voleurs. Esquinter, estourbir la grasse, forcer un coffre-fort.

La Rue, 1894 : Coffre-fort.

France, 1907 : Coffre-fort, appelé ainsi par les voleurs parce qu’il contient la graisse, l’argent.

Mastar au gras-double

France, 1907 : Vol de plomb sur les toits.

Mots gras

Delvau, 1866 : s. m. pl. Gaillardises, — dans l’argot des bourgeois, dont le langage est taché de ces mots-là.

Parler gras

Delvau, 1864 : Tenir des propos gaillards ; appeler les choses par leur véritable nom, et non par les ridicules périphrases dont les habille la pudeur de mauvais aloi des bourgeois et des bégueules.

Pièce grasse

Merlin, 1888 : Sobriquet des cuisiniers en pied qui sont loin de briller par la propreté. La pièce grasse, proprement dite, est un morceau d’étoffe, imbibé d’huile et servant à l’entretien du flingot.

Fustier, 1889 : Argot militaire. Cuisinier.

France, 1907 : Cuisinier ; argot militaire.

Quartier gras

Rigaud, 1881 : Quartier d’un bon rapport pour les chiffonniers. — Quartier maigre, quartier qui rapporte peu à la hotte, — dans le jargon des chiffonniers.

Veau-gras

France, 1907 : Sobriquet que les polytechniciens donnent aux élèves de l’École du Val-de-Grâce. Jeu de mot sur Val et Grâce.


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