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Archicube

Fustier, 1889 : Ancien élève de l’École normale.

Monsieur, vous êtes mon archicube et je vous dois le respect. J’explique, pour les profanes, ce terme rébarbatif : vous êtes entré à l’École plus de trois ans avant moi.

France, 1907 : Élève de troisième année à l’École normale, un ancien par conséquent.

Ce que mon archicube Francisque Sarcey nous disait et nous dit encore depuis trois mois, c’est ceci : que les précautions imposées aux directeurs de théâtres pour prévenir les incendies ne sont qu’une plaisanterie énorme, radicalement inutile, qu’il n’en brûlera pas un théâtre de moins, et que le nombre des spectateurs rôtis n’en sera pas diminué d’une demi-douzaine.

(Joseph Moutet, Gil Blas)

Banquet d’homme chiche

France, 1907 : Festin. L’expression est : Il n’est banquet que d’homme chiche. Un avare qui se met en frais dépasse les autres. Un coup de folie de prodigalité le prend ; traitant rarement, il veut, quand il traite, avoir la réputation de faire les choses en grand, avec l’espoir que tout ce qu’il dépense lui rentrera avec usure, d’une façon ou d’une autre.

Café (fort de), fort de chicorée, fort de moka

Larchey, 1865 : Excessif, peu supportable.

On dit : C’est un peu fort de café, pour exprimer que quelque chose passe les bornes.

d’Hautel, 1808.

Oh ! Oh ! dirent Schaunard et Marcel, ceci est trop fort de moka.

Murger.

S’unir à un autre ! C’est un peu fort de chicorée.

Cormon.

On sait quelle irritation le café trop fort cause dans le système nerveux. La chicorée jouit des honneurs peu mérités du synonyme. Il semble qu’ici, comme dans le café du pauvre, elle tienne à entrer en fraude. En revanche, on sait que le moka tient le haut de l’échelle.

Chic

Larchey, 1865 : Élégance.

Vous serez ficelé dans le chic.

Montépin.

L’officier qui a du chic est celui qui serre son ceinturon de manière à ressembler à une gourde.

Noriac.

À l’École de Saint-Cyr, sous le premier Empire, chic était déjà synonyme d’Élégance militaire. Une esquisse qui a du chic a un bon cachet artistique.

Il lui révéla le sens intime de l’argot en usage cette semaine-là, il lui dit ce que c’était que chic, galbe.

Th. Gautier, 1838.

Une tête faite de chic, tout au contraire, n’a rien de sérieusement étudié. ici, chic est à l’art ce que ponsif est à la littérature.

C’étaient là de fameux peintres. comme ils soignaient la ligne et les contours ! comme ils calculaient les proportions ! ils ne faisaient rien de chic ou d’après le mannequin.

La Bédollière.

Chic, quelquefois, veut dire mauvais genre, genre trop accusé.

C’était ce chic que le tripol colle à l’épiderme des gens et qui résiste à toute lessive comme le masque des ramoneurs.

P. Féval.

Chic est, on le voit, un mot d’acceptions fort diverses et fort répandues dans toutes les classes. — Vient du vieux mot Chic : finesse, subtilité. V. Roquefort. — C’est donc, mot à mot, le fin du fin en tout genre, et les exemples les plus anciens confirment cette étymologie, car ils prennent tous chic en ce sens.

Delvau, 1866 : s. m. Habileté de main, ou plutôt de patte, — dans l’argot des artistes, qui ont emprunté ce mot au XVIIe siècle. Faire de chic. Dessiner ou peindre sans modèle, d’imagination, de souvenir.

Delvau, 1866 : s. m. Goût, façon pittoresque de s’habiller ou d’arranger les choses, — dans l’argot des petites dames et des gandins. Avoir du chic. Être arrangé avec une originalité de bon — ou de mauvais — goût. Avoir le chic. Posséder une habileté particulière pour faire une chose.

La Rue, 1894 : Distinction, élégance, cachet. Facilité banale ou bon goût en art. Signifie aussi mauvais genre en art.

Virmaître, 1894 : Il a du chic, il est bien.
C’est une femme chic, un beau porte-manteau, sa toilette est bien accrochée. L’origine de cette expression n’est pas éloignée. Un ministre de l’Empire, habitué des coulisses de l’Opéra, envoya deux danseuses du corps de ballet souper à ses frais chez le restaurateur Maire. Très modestes, elles ne dépensèrent à elles deux que quinze francs. Quand le ministre demanda la note, il lit la moue. Le soir même il leur en lit le reproche et leur dit : Vous manquez de chic, pas de chic. Quelques jours plus tard il renvoya deux autres danseuses souper au même restaurant. Elles dépensèrent cinq cents francs. Quand il paya il lit une grimace sérieuse : Trop de chic, trop de chic, fit-il. Le mot fit fortune dans les coulisses et est resté (Argot des filles).

Chic (être)

Delvau, 1866 : Être bien, être bon genre, — dans le même argot [des petites dames et des gandins]. Monsieur Chic. Personne distinguée — par sa générosité envers le sexe. Discours chic. Discours éloquent, — c’est-à-dire rigolo.

Chic et contre

France, 1907 : Avertissement que les saltimbanques s’adressent l’un à l’autre.

Chic, chique

Larchey, 1865 : Distingué, qui a du chic. — « C’est chique et bon genre. »

Ça un homme chic ! C’est pas vrai, c’est un calicot.

Les Cocottes, 1864.

Rigaud, 1881 : Le suprême de l’élégance, de la perfection.

Il absorbe à lui seul une foule de sens. Ce qu’on nommait le goût, la distinction, le comme il faut, la fashion, la mode, l’élégance, se fondent dans le chic.

(N. Roqueplan, Parisine.)

Le mot avait au XVIIe siècle à peu près le sens qu’il a aujourd’hui, comme on peut le voir par l’exemple suivant :

J’use des mots de l’art, je mets en marge hic. J’espère avec le temps que j’entendrai le chic.

(Les Satyres de Du Lorens.)

En terme d’atelier le chic, mot affreux et bizarre et de moderne fabrique signifie : absence de modèle et de nature. Le chic est l’abus de la mémoire ; encore le chic ebt-il plutôt une mémoire de la main qu’une mémoire du cerveau.

(Baudelaire, Salon de 1846.)

Faire de chic, c’est travailler sans le secours du modèle. — Être pourri de chic, être très bien mis, avoir beaucoup de distinction. — Femme chiquée, élégante mise à la dernière mode. — Dans le grand chic, dans le grand genre. — C’est du monde chic, c’est du monde très bien. Pour ces dames, une connaissance chic, c’est un homme généreux.

Un vieux monsieur de la Bourse, ou ce qu’on appelle une connaissance chic.

(Bertall, Petite étude sur le chic parisien.)

Chican

Halbert, 1849 : Marteau.

Delvau, 1866 : s. m. Marteau, — dans l’argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Marteau (Argot des voleurs). V. Balançon.

France, 1907 : Marteau.

Chicandard

France, 1907 : Mot dérivé de chicard dont il est le superlatif, ayant lui-même pour superlatif chicocandard, « le nec plus ultra » du beau.

Callot et Hoffmann, Hogarth et Breughel, tous les fous célèbres réunis ensemble, des prunelles dévorantes, une force comique incalculable, Sathaniel en habit de masque, un costume ou une furie qui résume les physionomies dansantes de tous les peuples, le Punch des Anglais, le Pulcinella napolitain, le Gracioso espagnol, l’almée des Orientaux, et nous, Français, nous seuls manquions jusqu’à ce jour d’un mérite de ce genre : mais aujourd’hui cette lacune est comblée, Chicard existe, c’est un primitif, c’est une racine, c’est un règne. Chicard a créé chicandard, chicarder, chicander : l’étymologie est complète.

(Taxile Delort)

Chicane (grinchir à la)

Larchey, 1865 : Prendre la bourse ou la montre d’une personne en lui tournant le dos. Ce genre de vol exige une grande dextérité (Vidocq). — De là le mot de chicane qui a le sens de finesse.

Virmaître, 1894 : Variété du vol à la rencontre. Chicaner un individu pour le battre, pendant qu’un complice le dévalise (Argot des voleurs). V. Aquigeurs.

France, 1907 : Voler la bourse ou la montre de quelqu’un en se tenant le dos appuyé coutre la poitrine de la personne. Vol commun dans les foules.

Chicaner

d’Hautel, 1808 : Cela me chicane. Pour cela me contrarie, me fâche, me tourmente.

Chicanier

d’Hautel, 1808 : Tracassier, vétillard, homme d’une humeur querelleuse et processive.

Chicanou

France, 1907 : Avocat, avoué, homme d’affaires.

Enfin, j’aurais pu ajouter à ceux-ci une foule d’autres chicanous subalternes, parmi lesquels il faut bien nous garder d’oublier l’avocat que sa profession a repoussé ; pauvre diable tué par la concurrence, et qui, après avoir. sans succès, étalé dans le bazar des Pas-Perdus sa loquèle au rabais, tombe, de chute en chute, jusque dans l’humble poussière de quelque greffe, ou bien sous l’échoppe de l’écrivain public, à moins toutefois que le patronage administratif ne s’empare de cette incapacité si bien éprouvée.

(Old Nick, L’Avocat)

C’est les enjuponnés, les marchands d’injustice : chats fourrés, grippe-minauds, chicanous, avocats bêcheurs, et toute la vermine qui vit de leur maudit métier.

(Almanach du Père Peinard, 1894)

Chicard

Halbert, 1849 : Pas mal.

Larchey, 1865 : Le héros du carnaval de 1830 a 1850. Son costume, bizarre assemblage d’objets hétéroclites, se composait le plus souvent d’un casque à plumet colossal, d’une blouse de flanelle et de bottes fortes. Ses bras à moitié nus s’enfonçaient dans des gants à manchette de buffle. Tel était le fond de la tenue ; quant aux accessoires, ils variaient à l’infini. Celui qui le premier mit ce costume à la mode était un marchand de cuirs ; son chic le fit nommer Chicard. Il donna des bals et inventa un pas nouveau.

Et puis après est venu Chicard, espèce de Masaniello qui a détrôné l’aristocratie pailletée des marquis, des sultans et a montré le premier un manteau royal en haillons.

M. Alhoy.

L’homme de génie qui s’est fait appeler Chicard a modifié complètement la chorégraphie française.

T. Delord.

La sage partie du peuple français a su bon gré à maître Chicard d’avoir institué son règne de mardi-gras.

J. Janin.

Mais qu’aperçois-je au bal du Vieux Chêne ? Paméla dansant le pas chicard.

Chauvel.

Delvau, 1866 : s. m. Type de carnaval, qui a été imaginé par un honorable commerçant en cuirs, M. Levesque, et qui est maintenant dans la circulation générale comme synonyme de Farceur, de Roger-Bontemps, de Mauvais sujet.

Delvau, 1866 : adj. et s. Superlatif de Chic. Ce mot a lui-même d’autres superlatifs, qui sont Chicandard et Chicocandard.

Rigaud, 1881 : Costume carnavalesque mis à la mode, pendant la période de 1830 à 1850, par une célébrité chorégraphique qui lui donna son nom ou plutôt son surnom. Les chicards ont révolutionné les bals publics et, pendant vingt ans, ils ont imprimé une grande vogue à la descente de la Courtille. — La danse de Chicard, leur maître, n’a jamais été ni bruyante, ni extravagante. Il procédait à pas serrés, mimant, grimaçant, roulant ses gros yeux en boule de loto. Grande fut sa gloire. On a dit le « pas chicard » pour rappeler sa manière, chicarder, danser comme Chicard. On a créé les vocables chicandar, chicocan-dar, pour désigner quelque chose de très chic comme l’inventeur du fameux pas qui, lui-même, a dû son sobriquet au chic qui le caractérisait. Chicard a passé, son pas n’est plus, seul le mot chic, le radical, a survécu.

France, 1907 : Type de carnaval, inventé vers 1830 par un honnête commerçant de Paris. Le costume se composait d’un casque à plumet, d’une blouse, de bottes de gendarme et de gants de grosse cavalerie. Il est tombé en désuétude, après avoir été fort illustré dans les caricatures de Gavarni. Il y avait le pas chicard, qu’on appelle aussi chicarder.

Chicard était un gringalet passionné, silencieux, et dévoré de la manie de la danse obscène. Sa méthode consistait à se trémousser sur place, avec force gestes indécents et une physionomie immuable. Le pince-sans-rire de la polissonnerie. Il ne parlait à personne : au pied d’un arbre d’un jardin public, se tenait son sérail, composé des plus jolies filles, toutes gloires futures de la Cuisse en l’air et de la Jambe en cerceau. Quand le quadrille préludait, ce Vestris de la braguette désignait une d’elles, et, sans mot dire, se rendait à son ouvrage. C’est alors que froidement, l’œil atone et le visage immobile, le danseur commençait ses petites cochonneries devant un public idolâtre formant galerie et plus tard lui faisant cortège.
Pétit, court de jambes, une tête avec des cheveux blancs coupés ras, il portait un veston, un pantalon flottant, des chaussettes en filoselle et des escarpins. Ce Chicard s’appelait de son vrai nom M. Levêque. Notable commerçant de Paris, marchand en gros de cuir brut, sa signature était cotée premier crédit à la Banque.

(Gil Blas)

France, 1907 : Superlatif de chic.

Vrai, c’en était un’ joli fête :
Y avait du punch et du pomard,
On s’piquait l’nez dans son assiette,
C’était un’ noce un peu chicard !
Vrai, c’était chicard !
Ma bell’ mère était tés aimable,
Parait qu’elle ador’ le bon vin,
C’est p’t’êtr’ ben pour ça qu’à la fin
On l’a retrouvé’ sous la table !

(Aristide Bruant)

On dit aussi chicandard et chicocandard.

Chicard, chicandard, chicocandard, chicancardo

Larchey, 1865 : Très-chic, très remarquable. — V. chocnoso.

On y boit du Vin qu’est chicandard, chicancardo.

Vacherot, Chanson, 1851.

Une dame très-belle, très-coquette, très-élégante, en un mot très-chicandarde.

Ed. Lemoine.

Un auteur plus chicocandard.

Th. Gautier.

Un déjeuner chicocandard.

Labiche.

Chicardeau

Delvau, 1866 : adj. m. Poli, aimable, — dans l’argot des faubouriens.

Chicarder

Larchey, 1865 : Danser le pas chicard.

Quand un bal de grisettes est annoncé, le vaurien va chicarder avec les couturières.

E. Deriège.

Delvau, 1866 : v. n. Danser à la façon de Chicard, « homme de génie qui a modifié complètement la chorégraphie française », affirme M. Taxile Delord.

France, 1907 : Danser le pas chicard. « On a fait un adjectif du mot Chicard, et même un verbe, » écrivait Jules Janin.

Je lui colloque des romances un peu chicardes.

(A. Lorentz)

Chicardot

Halbert, 1849 : Poli.

Rigaud, 1881 : Poli.

France, 1907 : Poli.

Chiche

d’Hautel, 1808 : Il n’est pas chiche de promettre. Se dit d’un homme inconsidéré, d’un hâbleur qui promet beaucoup plus qu’il n’est en son pouvoir de tenir.
Il n’est pas chiche de paroles. Se dit d’un bavard, d’un homme qui ne peut s’empêcher de parler à tort et à travers, et continuellement.
Autant dépense chiche que large. Pour dire que les gens ladres et parcimonieux, font parfois de folles dépenses qui renversent tout-à-coup leurs longues économies.
Il n’est festin que de gens chiches. Signifie que ceux qui traitent rarement, se distinguent des autres quand ils espèrent que cela peut être utile à leurs intérêts.

Delvau, 1866 : s. m. Économe, et même Avare, — dans l’argot des bourgeois. On dit aussi Chichard. — Notre vieux français avait chice.

Virmaître, 1894 : Avare de son argent, lésineur qui tondrait un œuf. Chiche de ses pas, de sa personne, qui ne rendrait jamais un service à qui que ce soit. Chiche veut aussi dire : défier quelqu’un de faire quelque chose.
— Chiche de faire ça (Argot du peuple).

Chiche !

Delvau, 1866 : Exclamation de défi ou de menace, — dans l’argot des enfants et des ouvriers.

France, 1907 : Exclamation de défiance chez les ouvriers. Se dit aussi pour avare, dans l’argot populaire.

Chicherie

Delvau, 1866 : s. f. Lésinerie. Notre vieux français avait chiceté.

France, 1907 : Lésinerie. C’est surtout chez le bourgeois parisien qu’entre tous les Français se rencontre la basse chicherie.

Chichi

Rossignol, 1901 : Amitiés, manières.

Ne fais pas tant de chichi, puisque tu n’en penses pas un mot. — Tu en fais des chichi ; ne dirait-on pas que tu sors de la culotte d’un prince.

Chichstrac (ou mieux schiestrac)

Merlin, 1888 : du dialecte alsacien. Excrément. — Corvée de chichstrac, corvée de quartier, c’est-à-dire balayage, nettoyage des cuisines, cours et autres lieux.

Chickstrac

France, 1907 : Excrémente, fumier. Corvée de chickstrac, corvée des lieux d’aisances, dans les régiments. Le mot vient d’Afrique.

Chicmann

France, 1907 : Tailleur, littéralement l’homme qui fait le chic. Allusion aux nombreux Allemands qui exploitent à Paris cette profession. Il en est de même à Londres.

Chicorée

Larchey, 1865 : Voir café.

Delvau, 1866 : s. f. Verte réprimande, reproches amers qui souvent se changent même en coups. Tout le monde connaît le goût de la cichoriumendivia ou non endivia.

Delvau, 1866 : s. f. Femme maniérée, chipie. Faire sa chicorée. Se donner des airs de grande dame, et n’être souvent qu’une petite dame.

Rigaud, 1881 : Réprimande.

La Rue, 1894 : Réprimande. Danse.

France, 1907 : Réprimande, la chicorée étant amère. Fort de chicorée, trop fort. Ficher de la chicorée, réprimander. Faire sa chicorée, prendre de grands airs : « Ne fais donc pas ta chicorée. »
On appelle aussi chicorée une danse dérivée du pas chicard.

Chicot

d’Hautel, 1808 : Au propre, morceau qui reste, soit d’un arbre, soit d’une dent. Au figuré le point le plus difficile, le plus embarrassant.
C’est-là le chicot. Pour voilà la grande difficulté.
Payer chicot par chicot. Payer par petite somme ; payer à regret, se faire tirer l’oreille pour acquitter une dette.

Delvau, 1866 : s. m. Petit morceau de dent, de pain, ou d’autre chose, — dans l’argot du peuple.

France, 1907 : Racine de dent.

— Mon bon monsieur, dit la vieille harpie,
Vous avez fait sur mon corps œuvre pie,
Mais dans un coin il me reste un chicot.

(Voltaire)

Chicoter

d’Hautel, 1808 : Il ne fait que chicoter. Pour il conteste sur des bagatelles, sur des riens.

Chicoter (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. Se disputer, se battre pour des riens. Même argot [du peuple]. Ce verbe est vieux : on le trouve dans les Fabliaux de Barbazan.

France, 1907 : Se disputer pour des vétilles.

Copurchic

Fustier, 1889 : Elégant, homme qui donne le ton à la mode. Ce mot, un des derniers mis en circulation, vient de « pur » et de « chic », le premier indiquante perfection absolue du second. La syllabe co ne vient là que pour l’euphonie.

Le copurchic ne parle plus argot ; il se contente de parler doucement, lentement…

(Figaro, 1886.)

Le petit vicomte de X, un de nos plus sémillants copurchics…

(Gil Blas, juillet 1886.)

De copurchic est dérivé copurchisme qui désigne l’ensemble des gens asservis à la mode.

Les élégantes de copurchisme veulent, elles aussi, donner une fête au profit des inondés

(Illustration, janvier 1887.)

La Rue, 1894 : L’un des nombreux noms dont on a baptisé les oisifs élégants. On a dit successivement : gommeux, crevé, boudiné, vlan, pschutteux, etc.

France, 1907 : Élégant, à la dernière mode.

Le bal des canotiers de Bougival promet d’être très brillant ce soir, car une bande de copurchics doit l’envahir dans la soirée, en compagnie de quelques horizontales haut cotées sur le turf de la galanterie

(Gil Blas)

Faire la tire à la chicane

France, 1907 : Voler en tournant le dos à la personne qu’on dépouille.

Grinchisseur à la chicane

Delvau, 1866 : s. m. Voleur adroit, qui travaille sans compère.

Machicadour

Merlin, 1888 : Se dit de quelqu’un ou d’un objet. Synonyme de chose, machin.

Machicot

Delvau, 1866 : s. m. Mauvais joueur, — dans l’argot des faubouriens. Ils disent aussi Mâchoire.

France, 1907 : Mauvais joueur.

Machicoulis

Rigaud, 1881 : Cachotterie ; subterfuge ; mot familier à mesdames les concierges qui prononcent généralement machecoulis.

Mouchic

un détenu, 1846 : Infirme.

Plus que ça de chic !

France, 1907 : Expression populaire signifiant une admiration ironique : « Quel chic ! quel genre ! »

Pourri de chic

Larchey, 1865 : Rempli d’élégance.

Delvau, 1866 : adj. À la dernière mode et de la première élégance, — dans l’argot des gandins et des petites dames.

Remouchicoter

Delvau, 1866 : v. n. Chercher les aventures galantes — ou des prétextes à rixe.

Remouchicoteur

France, 1907 : Chercheur d’aventures, amourettes ou querelles ; argot du peuple qui a fait le verbe remouchicoter.

Schicksal

France, 1907 : Urne qui contient les boules par lesquelles sont désignés les élèves qui doivent être interrogés par le professeur. Argot des polytechniciens, de l’allemand schicksal, sort, hasard.

Quand le professeur agite le schicksal, l’anxiété se peint sur tous les visages ; la victime désignée descend dans l’hémicycle pendant que les autres élèves poussent un soupir de soulagement. Le schicksal à l’amphi est tellement redouté qu’à un certain moment on a organisé une sorte de société d’assurance dont le capital, constitué par des versements modiques, devait servir une prime à payer, comme une sorte de compensation offerte à ses malheureuses victimes.

(Albert Lévy et G. Pinet, Argot de l’X)

Schicksaler

France, 1907 : Tirer au sort, argot des polytechniciens, de l’allemand schicksal. Toutes les fois que le sort doit décider d’une question, il faut schicksaler.

On schicksale pour savoir qui sera envoyé au bal de l’Élysée, qui fera partie d’une députation ; on schicksale pour fixer les tours d’examen. Toute consigne infligée à une salle doit être schicksalée, l’esprit de l’École exigeant que celui qui se dévoue soit choisi par le sort… En 1893, une révolte sérieuse a éclaté à l’École, précisément parce que, à la suite d’un chahut, le général refusait de tirer au sort le nom de ceux qui devaient être punis. Plusieurs élèves furent emprisonnés au Cherche-Midi ; deux d’entre eux furent pendant quelques semaines envoyés dans un régiment d’infanterie.

(Albert Lévy et G. Pinet)

Superchic

France, 1907 : Le suprème du chic, de l’élégance, du bon ton.

Le lendemain, tout guilleret,
Pour réaliser son projet
Il s’en va droit au cimetière
Faire sa petite prière ;
Et là, suivant tranquillement
Un superchic enterrement,
Il court au parent le plus proche
Emprunter un mouchoir de poche.

(Paul Ginet)

Tire à la chicane

Rigaud, 1881 : Vol pratiqué en affectant une pose napoléonienne, les mains derrière le dos. — Vol commis en tournant le dos à celui dont on allège les poches. C’est le summum de l’art du vol à la tire.


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