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Avoir mangé du singe

Rossignol, 1901 : Se dit de celui qui est de mauvaise humeur et qui ne tient pas en place.

Boussole de refroidi, de singe

France, 1907 : Fromage de Hollande, appelé aussi tête de mort.

Boussole de singe

Delvau, 1866 : s. f. Fromage de Hollande, — dans l’argot des faubouriens. Ils disent aussi Boussole de refroidi.

Rigaud, 1881 : Pain de fromage de Hollande. On dit aussi boussole de refroidi, tête de mort.

Cul de singe

France, 1907 : Sobriquet donné aux hussards.

Cul-de-singe

Merlin, 1888 : Se disait jadis des cavaliers légers, qui portaient le pantalon entièrement basané, dont le fond seul n’était pas ciré, afin de ne pas salir la schabraque blanche qui garnissait la selle.

Faire le singe

Clémens, 1840 : Attendre.

Grand singe

Fustier, 1889 : Président de la République.

Monnaie de singe

Rigaud, 1881 : Payement en grimaces, en plaisanteries. Payer en monnaie de singe.

La Rue, 1894 : Grimace.

Virmaître, 1894 : Une monnaie qui n’a pas cours à la Banque de France, car les garçons de recette n’accepteraient pas des grimaces en paiement (Argot du peuple).

France, 1907 : Grimaces.
D’après les étymologistes, cette expression daterait du temps de saint Louis. Ce roi qui avait toujours besoin d’argent, comme d’ailleurs tours les monarques, rendit une ordonnance d’après laquelle tous les animaux introduits dans Paris devaient acquitter un certain droit. Les saltimbanques et les montreux de bêtes exotiques, gens peu cossus d’ordinaire, cherchaient à esquiver cet impôt, et comme généralement ils avaient tous un ou plusieurs singes, ils s’arrêtaient aux barrières et faisaient danser et gambader leurs bêtes devant les commis du fisc, qui, pour les récompenser de ce spectacle gratis, les laissaient passer sans payer.
D’autre part, on cite un tarif de saint Louis qui règle les droits de péage des singes à l’entrée de Paris, ainsi conçu : « Si le singe appartient à un joueur, celui-ci le fera jouer devant le péager qui sera tenu de se contenter de cette monnaie » : autrement on payait quatre deniers.
On dit donc de quelqu’un qu’il paye en monnaie de singe, lorsqu’il s’acquitte de ce qu’il doit par des grimaces, des révérences ou des promesses.

Parloir des singes

Delvau, 1866 : s. m. Parloir où les prisonniers sont séparés des visiteurs par un double grillage. Argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Parloir à double grillage, — dans le jargon des prisons.

Virmaître, 1894 : Parloir des prisons. Allusion aux trois grilles entre lesquelles sont enfermés les visiteurs et les prisonniers (Argot des voleurs).

France, 1907 : Salle où l’on permet aux prisonniers de voir leurs visiteurs, dont ils sont séparés par une double grille.

Passé singe

France, 1907 : Fin matois, rusé, qui ne se laisse pas prendre ; argot populaire.

— Pas de ça, Lisette ! casquez d’abord. Je vous connais, vous êtes marlou, mais je suis passé singe.

(Mémoires de Vidocq)

Passe-singe

Rigaud, 1881 : Très malicieux ; c’est-à-dire : qui dépasse le singe en malice.

Passé-singe

Delvau, 1866 : s. m. Roué, roublard, — dans l’argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Roué. A. D. Singe ne doit pas ici être pris dans le sens de patron ; singe est l’animal de ce nom. Passé-singe, passé maître dans l’art de faire des grimaces et de se contorsionner. Synonyme de souplesse et d’agilité.
— Il est donc passé-singe qu’il a pu cromper la tante, malgré l’oncle et les barbauttiers (Argot des voleurs). N.

Hayard, 1907 : Malin, rusé.

Payer en monnaie de singe

France, 1907 : Saint Louis avait toujours besoin d’argent : il rendit une ordonnance soumettant à un droit de péage tout animal entrant dans Paris. Les bateleurs qui presque tous possédaient des singes pour amuser le public dans leurs parades, cherchèrent naturellement à esquiver ce nouvel impôt. Ils s’arrêtaient donc aux barrières et faisaient danser et grimacer leurs singes devant les commis du fisc, qui, pour les récompenser de ce spectacle, les faisaient passer sans payer. Cet usage était tellement enraciné que Louis IX établit un tarif réglant à ce sujet les droits de péage : « Si le singe est à un joueur, celui-ci le fera jouer devant le péager, qui sera tenu de se contenter de cette monnaie x» ; au cas contraire, il payait 4 deniers.
On dit donc de quelqu’un qu’il paye en monnaie de singe lorsqu’il s’acquitte de sa dette par des grimaces, des révérences et des promesses. Une vieille coutume existait en Normandie par laquelle on pouvait défrayer son hôte par un conte ou une chanson :

Usages est en Normandie
Que qui hébergiez est qu’il die
Fable ou chanson die à son oste :
Cette coutume pas n’en oste
Sire Jehan de Chapelain.

(Jean le Chapelain)

Roupie de singe

Larchey, 1865 : Rien. — Roupie a ici le sens de monnaie. On dit monnaie de singe pour grimace.

Delvau, 1866 : s. f. Rien, — dans l’argot des voleurs.

La Rue, 1894 : Rien, chose sans valeur.

Virmaître, 1894 : Mauvais café qui a la couleur de la roupie qui pend au nez du priseur (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Mauvais café.

Singe

d’Hautel, 1808 : Payer en monnoie de singe, en gambades. Se moquer de celui à qui l’on doit, au lieu de le satisfaire. Ce proverbe vient de ce qu’autre fois les bateleurs qui montroient des singes, étoient obligés, pour tout péage, à l’entrée des villes, de faire danser leurs singes. ACAD.
Singe. C’est le nom que les imprimeurs à la presse donnent aux compositeurs qui ne font pour ainsi dire que copier le manuscrit, et pour se venger de ces derniers, qui les appellent ours.
C’est un vrai singe.
Se dit d’un homme qui imite avec trop d’affectation les gestes d’un autre homme.
Adroit comme un singe. Se dit d’un homme agile et industrieux.
Malin comme un singe. Se dit d’un enfant fort espiègle, très-avisé.

Halbert, 1849 : Chef d’atelier, le patron.

Larchey, 1865 : « En revanche, les ours ont nommé les compositeurs des singes à cause du continuel exercice qu’ils font pour attraper les lettres dans les cinquante-deux petites cases où elles sont contenues. » — Balzac.
Monnaie de singe : Grimace. V. Roupie.

Il la payait, comme dit le peuple en son langage énergique, en monnaie de singe.

(Balzac)

Delvau, 1866 : s. m. Patron, — dans l’argot des charpentiers, qui, les jours de paye, exigent de lui une autre monnaie que celle de son nom.

Delvau, 1866 : s. m. Ouvrier compositeur, — dans l’argot des imprimeurs.

Rigaud, 1881 : Patron. Nom donné primitivement par les peintres en bâtiment aux bourgeois qui les employaient, et, par extension, par tous les ouvriers à leurs patrons. Aujourd’hui ce sobriquet est trop connu pour qu’il soit employé en présence du patron ou’ du contre-maître. Dans la plupart des ateliers on choisit un sobriquet qui rappelle soit les mœurs, soit les habitudes, soit une infirmité du patron.

Rigaud, 1881 : Apprenti typographe.

Boutmy, 1883 : s. m. Ouvrier typographe. Ce mot, qui n’est plus guère usité aujourd’hui et qui a été remplacé par l’appellation de typo, vient des mouvements que fait le typographe en travaillant, mouvements comparables à ceux du singe. Une opinion moins accréditée, et que nous rapportons ici sous toutes réserves, attribue cette désignation à la callosité que les compositeurs portent souvent à la partie inférieure et extérieure de la main droite. Cette callosité est due au frottement réitéré de la corde dont ils se servent pour lier leurs paquets.

Les noms d’ours et de singe n’existent que depuis qu’on a fait la première édition de « l’Encyclopédie », et c’est Richelet qui a donné le nom d’ours aux imprimeurs, parce que, étant un jour dans l’imprimerie à examiner sur le banc de la presse les feuilles que l’on tirait, et s’étant approché de trop près de l’imprimeur qui tenait le barreau, ce dernier, en le tirant, attrape l’auteur qui était derrière lui et le renvoie, par une secousse violente et inattendue, à quelques pas de lui. De là, il a plu à l’auteur d’appeler les imprimeurs à la presse des ours, et aux imprimeurs à la presse d’appeler les compositeurs des singes.

(Momoro.)

Autrefois MM. les typographes se qualifiaient pompeusement eux-mêmes du titre d’hommes de lettres, et MM. les imprimeurs de celui d’hommes du barreau.

Virmaître, 1894 : Patron. Presque tous les corps de métiers, à l’exception des chapeliers, nomment leur patron un singe. Singe, ouvrier compositeur. Ce n’est pourtant pas dans un atelier de typographie qu’il faut chercher des grimaces (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Patron.

Hayard, 1907 : Patron.

France, 1907 : Viande de conserve ; argot militaire.

Comme de coutume au régiment le 14 juillet on nous a fait faire ripaille. Les grands chefs avaient ordonné à nos sacrés capitaines de bien nourrir leurs hommes.
Ah ! ils nous ont bien nourris !
Un de ces gradés n’a rien trouvé de mieux que de nous faire bouffer du singe.
Tu dois penser que ça ne doit pas être fameusement ragoûtant. Il s’en faut ! C’est de la bidoche qui a au moins cinq ans de magasin et qui, peut-être, est en conserves depuis six ou huit ans…, sinon plus !

(Le Père Peinard)

France, 1907 : Sobriquet donné autrefois aux ouvriers typographes à cause des gestes saccadés qu’ils font en levant la lettre. Ce mot a été remplacé par celui de typo.

France, 1907 : Petite fille ou femme laide, chétive, disgracieuse.

— Conment ! ce petit laideron que j’ai accueillie par charité, cette horreur que je suis forcé de voir chaque jour à ma table, qui a déjà apporté chez moi une maladie contagieuse… cette petite guenon, amenant le vice chez nous, est la cause de la mort de ce pauvre garçon… L’imbécile ! un singe comme ça !

(A. Bouvier, La Grêlée)

France, 1907 : Patron, directeur, chef, maître quelconque. Ce sobriquet est général, il est passé des ouvriers, des domestiques, aux employés de magasins et de bureaux.

France, 1907 : Dessin d’imitation ; argot des polytechniciens.

Le singe imite tout ce qu’il voit faire, de là le mot singe employé pour désigner le dessin d’imitation… Les uns dessinent d’après les estampes, d’autres le paysage, d’autres des chevaux ; une section occupe un petit amphithéâtre réservé à la bosse ou à l’étude du modèle vivant. Ces différents genres de dessin sont ce qu’on appelle le singe mort, le jodot, les zèbres et le singe vivant.

(Albert Lévy et G. Pinet)

anon., 1907 : Patron.

Singe (patenotres de)

France, 1907 : Grimaces. Voir Monnaie de singe.

Singe à rabat

France, 1907 : Magistrat ; argot des voleurs.

Singe botté

Delvau, 1866 : s. m. Homme amusant, gros farceur, dans l’argot des bourgeoises.

Singe bottée

France, 1907 : Homme comique, amusant, quelque peu ridicule ; argot populaire.

Singe de la rousse

Rigaud, 1881 : Officier de paix, — dans le jargon des voleurs.

France, 1907 : Officier de paix ; argot des voleurs.

Singe en Afrique (aller chercher un)

Merlin, 1888 : Partir pour les compagnies de discipline.

Singe, singesse

La Rue, 1894 : Patron, patronne. Faire le singe, attendre.

Singeresse

France, 1907 : Maîtresse de maison, femme du maître, du patron ; argot populaire.

Singeries

Delvau, 1866 : s. f. Grimaces, mines hypocrites, comédie de la douleur, — dans l’argot du peuple, qui n’aime pas les gens simiesques.

Singesse

Rigaud, 1881 : Patronne, femme du patron. — Prostituée, — dans le jargon des femmes du monde.


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