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Abraser

France, 1907 : Écraser, détruire ; au passif, s’écrouler : « Not’ mur s’abrase. » Mot bourbonnais et berrichon, dérivé de braser, parallèle de bréser et briser.

(P. Malvezin.)

Braser

France, 1907 : Forger un document, falsifier les écritures ou les billets de banque. Braser des faffes, fabriquer de faux papiers.

Écraser des tomates

Delvau, 1864 : Avoir ses menstrues, dont la couleur est cousine germaine de celle de la pomme d’amour.

— Eh bien, va coucher avec Mélie… — Peux pas : elle écrase des tomates, depuis deux jours, que ça en est dégoûtant.

Seigneurgens.

Delvau, 1866 : v. a. Avoir ses menses, — dans l’argot des petites dames.

Rigaud, 1881 : Avoir ses menstrues. Et la variante : Faire la sauce tomate.

France, 1907 : Avoir ses menstrues.

La petite me bottait joliment : seize ans et le diable au corps, cela va sans dire à cet âge. Depuis huit jours elle répondait à mes œillades, si bien que je pensais : « Ça y est ! » Mais va te faire fiche, comme je la suivis un soir dans sa chambre, batifolant et essayant de la prendre au bon endroit, elle se mit à crier comme une pintade, si bien que je rengainais mon compliment et m’esquivais lestement sans sonner aux clairons. Trois jours elle me bouda, puis finalement me fit risette.
— Eh bien, quoi ? lui demandai-je… C’est donc passé cette lubie de l’autre soir ?
— Gros serin ! riposta-t-elle. Ce n’est pas la lubie qui est passée. Vous n’avez donc pas compris que j’écrasais des tomates ?

(Les Joyeusetés du régiment)

Écraser un factionnaire

Rossignol, 1901 : Marcher dans quelque chose qui, dit-on, porte bonheur.

Écraser un grain

Delvau, 1866 : v. a. Boire un canon de vin sur le comptoir du cabaretier, — dans l’argot des faubouriens qui ont un fier pressoir dans l’estomac.

Rigaud, 1881 : Boire un verre de vin, quelquefois la bouteille.

Viens-t’en plutôt écraser un grain avec moi.

(Huysmans, Marthe, 1879.)

France, 1907 : Prendre un verre de vin sur le comptoir.

Écraser une perle

Rossignol, 1901 : Produire un bruit sourd qui ne vient pas de la gorge. Dans une chambrée, lorsqu’un semblable bruit se produit (ce qui n’est pas rare), on entend aussitôt un compagnon dire :

Quelle est cette jolie voix qui appelle mon polard.

Grain (écraser un)

Larchey, 1865 : Boire la goutte. Plus applicable à l’alcool dans lequel on conserve quelques grains de verjus.

Est-ce que nous n’écrasons pas un grain ?

La Bédollière.

Boutmy, 1883 : v. Boire, s’enivrer.

France, 1907 : Boire, s’enivrer.

Raser

Larchey, 1865 : Railler. Jadis on disait faire la barbe.

Pour aviser au moyen de faire la barbe à la municipalité de Paris.

1793, Hébert.

On a commencé à dire des blagueurs. Aujourd’hui, on dit des raseurs.

Gazette de Paris.

Delvau, 1866 : v. a. Ennuyer, être importun, — comme le sont ordinairement les barbiers, gens qui se croient obligés, pour distraire leurs pratiques sur la sellette, de leur raconter des fariboles, des cancans, des anas aussi vieux que Mathusalem. Argot du peuple et des gens de lettres. On disait il y a cent ans : Faire la barbe.

Rigaud, 1881 : Ennuyer. — Railler. — Ruiner.

Elle s’est essayée sur le sieur Hulot qu’elle a plumé net, oh ! plumé, ce qui s’appelle rasé.

(Balzac, La Cousine Bette.)

Rigaud, 1881 : Enlever à ses camarades une vente, faire une vente au préjudice d’un camarade, — dans le jargon des commis de la nouveauté. C’est une variante moderne de faire la barbe.

Rigaud, 1881 : Blaguer, conter des bourdes, — dans l’argot des marins.

La Rue, 1894 : Ennuyer, importuner. Railler.

Rossignol, 1901 : Ennuyer quelqu’un en lui causant, c’est le raser ; on dit aussi barber.

France, 1907 : Importuner, ennuyer. Cette expression ne viendrait-elle pas de cette autre : faire la barbe à quelqu’un, c’est-à-dire le raser. Les anciens attachaient une grande importance à la conservation ou à la perte de la barbe. Raser la barbe à quelqu’un, c’était le couvrir d’opprobre. Les Juifs rasaient les lépreux ; les Grecs, Les Indiens rasaient les impudiques. Les Lombards tondaient les incendiaires et les voleurs. Les lois germaniques défendaient de raser un homme libre. Chez les Orientaux, un visage rasé est un signe d’avilissement, et un des reproches que les Arabes d’Algérie adressaient jadis aux Français était celui de se couper la barbe. Les premiers hommes portaient la barbe telle que la nature la donne, la regardant comme une précieuse prérogative, le signe de la force et de la virilité.

Du côté de la barbe est la toute-puissance.

Les poètes, les peintres nous montrent leurs héros barbus. Les Chinois regardent la barbe comme le plus bel ornement de l’âge viril. Dans l’Yémen, il serait honteux de paraître sans barbe. Les esclaves ne peuvent la porter. Les Bédouins jurent sur leur barbe. Les Turcs disent : « Il faut sacrifier la barbe pour sauver la tête », dernière expression de leur détresse que de sacrifier la barbe. Pour désigner un homme de cœur, les Espagnols disent : « Es hombre de barba » (C’est un homme de barbe). Conclusion : Ne nous laissons pas raser.

Dieu merci ! vos mythologies
Nous ont flanqué des névralgies,
Pensez si nous sommes blasés :
Pendant des dix ans de collège,
Jours de soleil comme de neige,
Nous en fûmes assez rasés.

(Raoul Ponchon, Gazette rimée)

France, 1907 : Opérer une razzia ; dépouiller, enlever. Être rasé, être ruiné.


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