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Au plan

Halbert, 1849 : En prison.

Avoir des planches

France, 1907 : Être à son aise devant le public, avoir l’habitude de la scène ; argot des coulisses.

Avoir du pain sur la planche

Delvau, 1866 : Avoir des économies ou des rentes. Argot des bourgeois.

Virmaître, 1894 : Être riche et ne pas avoir à s’occuper du lendemain. Être condamné à un certain nombre d’années de prison (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Être riche, ou condamné à plusieurs années de prison.

Balayer les planches

Rigaud, 1881 : Jouer dans une pièce qui sert de lever de rideau, — dans le jargon des comédiens.

Ayez donc du talent… pour balayer les planches.

(Ed. Brisebarre et Eug. Nus, La Route de Brest, acte IV, scène 1.)

France, 1907 : Chanter le premier dans un concert, argot des coulisses ; — le trottoir, marcher en laissant traîner sa robe.

Brûler les planches

Delvau, 1866 : v. a. Avoir l’habitude de la scène, jouer un rôle avec aplomb. Argot des coulisses.

Rigaud, 1881 : Jouer avec entrain, déployer beaucoup de chaleur, — dans le jargon des comédiens.

Monvel est l’acteur pour lequel a été inventée cette expression de coulisses.

(V. Couailliac, La Vie de théâtre.)

Déplanquer

un détenu, 1846 : Ôter, découvrir, dégager du Mont-de-Piété.

Halbert, 1849 : Déterrer.

Larchey, 1865 : Exhiber (Vidocq). V. Vague.

Delvau, 1866 : v. a. Retirer des objets d’une cachette ou du plan, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Retirer un objet caché, — dans le jargon des voleurs.

Virmaître, 1894 : Quand un voleur est en prison, il est en planque. Il est également en planque quand il est filé par un agent ; quand il sort de prison ou quand il grille l’agent, il se déplanque (Argot des voleurs). V. Déplanqueur.

Hayard, 1907 : Sortir de prison.

France, 1907 : Retirer des objets de chez le recéleur ; de planque, cachette. Se dit aussi pour un voleur sorti de prison.

Déplanquer son faux centre

Rigaud, 1881 : Être condamné sous un nom d’emprunt.

Déplanqueur

Virmaître, 1894 : Complice qui déterre les objets volés pendant que son camarade subit sa peine. C’est un usage chez les voleurs d’enterrer pour les soustraire à la justice, les objets volés ; au moins s’ils subissent une peine ils ne font pas du plan de couillé (Argot des voleurs).

France, 1907 : « Complice qui déterre les objets volés pendant que son camarade subit sa peine. C’est un usage chez les voleurs d’enterrer, pour les soustraire à la justice, les objets volés. »

(Ch. Virmaître)

Drapeau, drap de lit (planter un)

Hayard, 1907 : Ne pas payer ses dettes.

Emplanquer

Rigaud, 1881 : Arriver, — dans le jargon des voleurs.

France, 1907 : Arriver.

Enplanquer

Larchey, 1865 : Arriver.

La rousse enplanque.

Bailly.

Entauler à la planque

Virmaître, 1894 : Entrer dans une cachette pour se soustraire aux recherches de la police. On entaule aussi à la planque des objets volés pour les reprendre au sortir de prison (Argot des voleurs).

Être sur la planche

Delvau, 1866 : v. n. Comparaître en police correctionnelle ou devant la Cour d’assises. Argot des voleurs.

France, 1907 : Comparaître devant la justice.

Faire du plan de couillet

Rossignol, 1901 : De la prison pour rien ou pour un autre.

Faire la planche

France, 1907 : Se tenir dans l’eau sur le dos et immobile.

Plusieurs paysannes revenant du marché s’étaient arrêtées sur le pont de Sèvres et, penchées sur le parapet, elles regardaient la Seine.
— Que regardent donc ces femmes ? demandai-je à un paysan.
— C’est un individu qui nage.
— Je ne vois pas qu’il y ait là tant de quoi exciter leur curiosité.
— Ah ! j’vas vous dire, m’sieur, c’est que l’najeu fait la planche et qu’il n’a point le caleçon.

(Gil Blas)

Fusiller le plancher

France, 1907 : Partir en courant et à grand bruit.

La rousse en planque

Halbert, 1849 : La police vient.

Laisser en plan

Larchey, 1865 : Abandonner.

Et cet animal de barbier qui me laisse en plan.

Cormon.

Mettre en plan

Larchey, 1865 : Rester en gage chez un restaurateur jusqu’à l’acquittement de sa note.

France, 1907 : Mettre en gage. Plan est un vieux mot indiquant une prestation ou redevance, que le seigneur exigeait de son vassal pour se dédommager de l’abandon de certains droits. La mise en plan d’un fonds était donc l’abandon de ce fonds, un gage échangé contre un avantage déterminé. La différence de cette expression avec son sens actuel est que le dépositaire du gage recevait une somme pour ce gage, tandis qu’aujourd’hui il la paye. Ne pas confondre mettre en plan avec laisser en plan, qui signifie quitter, abandonner. « Il a mis sa montre en plan. Il a laissé sa femme en plan. »

Charivari !
Pour qui ?
Pour Grosjean
Qui a laissé sa femme en plan.

(Coutumes provinciales)

Monter sur la planche

Rossignol, 1901 : Comparaitre devant un tribunal.

Pain sur la planche (avoir du)

Merlin, 1888 : Avoir une collection de punitions.

Pas plan

France, 1907 : Pas moyen, impossibilité de faire une chose ; on dit aussi pas mèche.

— Ah là là ! On souffre ben, mon fi. Et, en plus, v’là que tu pars à la guerre ? Tout ça, c’est ben du deuil à la fois.
Le fils. — Faut pas vous affliger.
Le père. — Je m’afflige point. Mais je suis vexé. Et tu n’verras pus la mère, en ce cas ?
Le fils. — Non, y a pas plan.
Le père. — All’ va être vexée.
Le fils. — Moi aussi. Ça me fait gros dans le cœur quand j’y pense.

(Henri Lavedan)

Plan

d’Hautel, 1808 : Mettre quelque chose en plan. Pour dire mettre un habit, un bijou, un effet quelconque en gage, lorsqu’on a fait de la dépense en un lieu et que l’on n’a pas de quoi payer.

Clémens, 1840 : Étui à l’usage des voleurs.

un détenu, 1846 : Prison. Être au plan : emprisonné ; cachette, Mont-de-Piété.

Halbert, 1849 : Prison, cachot.

Delvau, 1866 : s. m. Prison, — dans l’argot des voleurs. Être au plan. Être en prison. Tomber au plan. Se faire arrêter.

Quoi tu voudrais que je grinchisse
Sans traquer de tomber au plan ?

dit une chanson publiée par le National de 1835.

Delvau, 1866 : s. m. Moyen, imagination, ficelle, — dans l’argot des faubouriens. Tirer un plan. Imaginer quelque chose pour sortir d’embarras. Il n’y a pas plan. Il n’y a pas moyen de faire telle chose.

Delvau, 1866 : s. m. Le Mont-de-Piété, — dans l’argot des faubouriens. Être en plan. Rester comme otage chez un restaurateur, pendant qu’un ami est à la recherche de l’argent nécessaire à l’acquit de la note. Laisser en plan. Abandonner, quitter brusquement quelqu’un, l’oublier, après lui avoir promis de revenir. Laisser tout en plan. Interrompre toutes ses occupations pour s’occuper d’autre chose.

Delvau, 1866 : s. m. Arrêts, — dans l’argot des soldats. Être au plan. Être consigné.

Rigaud, 1881 : Prison. — Hospice des Enfants-Trouvés.

Rigaud, 1881 : Moyen. Il y a plan, il n’y a pas plan ; expression dont se servent beaucoup d’ouvriers lorsqu’ils vont demander de l’ouvrage. — Patron, est-ce qu’il y a plan ? Mot à mot : est-ce qu’il y a moyen de travailler chez vous ?

Oui, il n’y a pas plan, murmurait Céline.

(Huysmans, les Sœurs Vatard)

Rigaud, 1881 : Mont-de-Piété. Mot à mot : la planche où sont les objets laissés en nantissement. — Mettre au plan, engager au Mont-de-Piété ou ailleurs.

M’man, j’ai mis ma veste au plan hier soir.

(Gavarni.)

La Rue, 1894 : Le Mont-de piété. Prison. Abandon. Moyen : il n’y a pas plan. Étui à l’usage des voleurs.

Virmaître, 1894 : Prison.
— Je tire dix berges de plan.
Tomber en plan :
se faire arrêter.
Être en plan : rester en gage pour un écot.
Laisser sa femme en plan c’est synonyme de la lâcher (Argot du peuple).

Virmaître, 1894 : Le Mont-de-Piété. Allusion à la planche sur laquelle on emmagasine les effets engagés (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Prison.

Rossignol, 1901 : Mont-de-piété.

France, 1907 : Mont-de-piété ; maison de prêteur sur gage. Mettre sa montre en plan.

Antoinette n’avait que deux partis à prendre si elle ne voulait pas souper en dansant devant le buffet : courir chez le gros major ou mettre sa bague ou plan. Elle préféra courir chez le gros major.

(Les Propos du Commandeur)

France, 1907 : Possibilité. « Peut-on arriver au cœur de Jeannette ? — Oui, il y a plan… en casquant. » Tirer des plans, imaginer quelque chose, chercher un biais.

France, 1907 : Prison. Plan de couillé, temps de prison fait pour un autre ; mot à mot : prison de niais, de couillon ; argot des voleurs. Être mis au plan, être emprisonné.

France, 1907 : Étui ou les voleurs mettent leurs pinces, limes et autres outils d’effraction.

Plan (en)

France, 1907 : Être abandonné, mis de côté, ou être laissé dans un restaurant ou un café par un ami fripon pour régler la note commune. Laisser tout en plan, abandonner une chose entreprise.
« Ne confondons pas, dit Charles Nisard, mettre en plan avec laisser en plan : l’un veut dire mettre en gage ; l’autre, quitter brusquement les gens, se dérober à ses affaires, laisser tout en plan. » Rester en plan, demeurer court ; ne plus savoir que faire, ni que dire.

Plan (le)

Hayard, 1907 : Le mont-de-Piété. La prison.

Plan (mettre en, laisser en)

Rigaud, 1881 : Quitter quelqu’un sans le prévenir, planter là.

Plan (mettre en)

Larchey, 1865 : Engager.

Pour faire à sa belle Un don digne d’elle, L’employé met sa montre en plan.

Désaugiers, 1815.

Plan de couillé

Virmaître, 1894 : Faire de la prison pour un autre. Faire de la prison sans avoir joui du produit de son vol. Couillé est le diminutif de couillon. Dialogue au Dépôt :
— Pourquoi que t’es ici ?
— J’ai pas de piaule pour pagnoter.
— Je file la comète ; j’ai été fabriqué par un sale sergot.
— Et ton nière ?
— Mon orgue ? J’étais méquard de la bande à Bibi.
— Alors tu vas aller au carré des petites gerbes.
— Veux-tu me désenflaquer et m’aider à casser la ficelle ?.
— Pour aller à la boîte aux cailloux, où y a pas mèche de faire chibis ; où on ne boulotte que des bourres-coquins et où on ne lampe que du sirop de macchabée ? y a pas de pet.
— Je te donne la paire de sigues, mais tu ne bonniras que peau.
— Tes sigues, c’est du carme à l’estorgue.
— Non, c’est du bath.
— C’est pas assez, car si les palpeurs me foutent deux berges de Centrousse, ça serait du plan de couillé.
Mot à mot : de la prison pour rien (Argot des voleurs).

Plan de couyé

Halbert, 1849 : Subir une peine pour un autre.

Plancarde

Clémens, 1840 : Bascule de la guillotine.

Planche

d’Hautel, 1808 : Compter sur lui, c’est se fier sur une planche pourrie. Pour dire, qu’une personne ne mérite aucune confiance, qu’on ne doit faire aucun fonds sur ses promesses.
Faire la planche. Donner l’exemple, montrer le chemin, encourager un autre en faisant une chose le premier. Cette expression est aussi reçue parmi les nageurs, et signifie nager étant couché sur le dos.

Rigaud, 1881 : Tableau noir servant aux démonstrations mathématiques, — dans le jargon du collège. — Passer à la planche, passer au tableau.

Rigaud, 1881 : Sabre, — dans le jargon des voleurs.

Rigaud, 1881 : Femme très maigre. — Femme qui n’a pas que l’apparence de la froideur.

France, 1907 : Femme ou fille d’une excessive maigreur, privée de ces séduisantes rotondités qui manquent à la poupée de Jeanneton ; argot populaire.

France, 1907 : Tableau noir des classes de mathématiques. Passer à la planche, aller au tableau ; argot des écoles.

France, 1907 : Sabre ; argot les voleurs.

Planché

Rigaud, 1881 : Condamné.

France, 1907 : Condamné ; argot des voleurs.

Planché (être)

Delvau, 1866 : Être condamné, — dans l’argot des voleurs.

Planche (faire la)

Fustier, 1889 : « Ta maîtresse ? il y a un mois qu’elle vient faire la planche dans mon garni ! »

(Événement, 1885.)

France, 1907 : Se prostituer.

Planche (faire sa)

Larchey, 1865 : Montrer une froideur excessive. — Sans planche : Sans façon.

L’écaillère de ses propos poissards vous entretient sans planche.

Cabarets de Paris, 1821.

Planche au pain : Banc des prévenus.

Delvau, 1866 : Témoigner du dédain, faire sa Sophie, — dans l’argot des faubouriens. Sans planche. Avec franchise, rondement.

France, 1907 : Montrer de l’orgueil, de la raideur ; d’où être sans planche, être sans façon.

Planche (passer à la)

France, 1907 : Être fustigé. Allusion au châtiment infligé aux forçats que l’on bâtonnait étendus sur une planche.

Planche à boudins

France, 1907 : Prostituée.

— Ne vous décarcassez donc pas tant pour cette fille. Ce n’est qu’une planche à boudins.

Planche à grimaces

France, 1907 : Autel ; allusion au cérémonial du prêtre, lequel parait quelque peu grotesque aux gens privés de foi et aux non-initiés aux mystères du culte.

Planche à lavement

Virmaître, 1894 : Le confessionnal. On y lave sa conscience ; pour certains, il faudrait une rude lessive (Argot des voleurs).

France, 1907 : Le confessionnal ; argot des faubouriens. S’est appelé ainsi soit parce qu’on s’y lave de ses péchés, soit parce que les questions du confesseur et les réponses qu’on doit lui faire vous fassent l’effet d’un lavement.

Planche à pain

Merlin, 1888 : Au propre, planche longue et mince destinée à recevoir les rations de pain et de biscuit des hommes ; au figuré, un individu bâti en Don Quichotte.

Virmaître, 1894 : Cour d’assises. Se dit aussi d’une femme maigre (Argot des voleurs). N.

Planche à sapement

France, 1907 : Le tribunal correctionnel ; argot des voleurs.

Planche à tracer

Delvau, 1866 : s. f. Table, — dans l’argot des francs-maçons. Ils disent aussi Plate-forme et Atelier.

Delvau, 1866 : s. f. Feuille de papier blanc, — dans le même argot [des francs-maçons]. Signifie aussi Lettre, missive quelconque.

Rigaud, 1881 : Table à manger, — dans le jargon des francs-maçons qui disent encore atelier.

France, 1907 : Table ou feuille de papier blanc ; argot des francs-maçons.

Planche au pain

Bras-de-Fer, 1829 : Cour d’assises.

Clémens, 1840 : Banc des accusés.

Halbert, 1849 : Banc des accusés, tribunal.

Delvau, 1866 : s. f. Le banc des accusés, — dans l’argot des prisons. Être mis sur la planche au pain. Passer en Cour d’assises.

Rigaud, 1881 : Banc des prévenus. — Lit, — dans le jargon des filles publiques.

La Rue, 1894 : Le banc des accusés. Lit.

France, 1907 : Le tribunal ; appelé ainsi à cause de la position élevée, allusion à la planche à pain des chambrées de soldats, ou à la distribution qui s’y fait de jours, de semaines, de mois ou d’années où l’on mange gratis le pain de l’État ; argot des voleurs. C’est aussi le banc des accusés.

On m’empoigne, on me met sur la planche au pain.

(Victor Hugo)

Planche au pin (la)

M.D., 1844 : Banc des accusés.

Planche aux soupirs

France, 1907 : La guitare ; argot des musiciens, venu de l’argot allemand.

Planche-au-pain

un détenu, 1846 : Banc des accusés.

Plancher

d’Hautel, 1808 : Terme populaire qui équivaut à se moquer, se jouer de quelqu’un, le railler, le persiffler, le promener.
Est-ce que tu planches ? Pour te moques-tu de moi ?

d’Hautel, 1808 : Le plancher des vaches. La terre ferme sur laquelle on marche.
Il n’est rien tel que de marcher sur le plancher des vaches. Pour dire, qu’il y a moins de risque à courir en voyageant sur terre que sur mer.
Il faut soulager le plancher. Se dit, pour inviter quelques personnes à sortir d’une chambre où il y a trop de monde.

Larchey, 1865 : Moquer.

Est-ce que tu planches ? pour : Te moques-tu de moi ?

1808, d’Hautel.

Plancherie : Mauvaise plaisanterie.

I’me propose le bâton. Moi, j’lui dis : Allons donc ! Tu planches.

Ch., Avignon, 1813.

Planché : Condamné.

Delvau, 1866 : v. n. Se moquer, rire, — dans l’argot des voleurs et des faubouriens. On dit aussi Flancher.

Rigaud, 1881 : Quitter un ami de prison, — dans le jargon des voleurs.

Rigaud, 1881 : Plaisanter. — Parles-tu sérieusement ou planches-tu ?

Rigaud, 1881 : Coucher à la salle de police, sur la planche du gouvernement. J’ai planché deux jours, — dans le jargon du régiment.

La Rue, 1894 : Rire, se moquer. Condamner. Quitter un ami de prison.

France, 1907 : Laisser en plan ; argot des voleurs.

France, 1907 : Se moquer ; argot populaire.

— Tu planches, mon homme.

(Mémoires de Vidocq)

France, 1907 : Avoir peur ; corruption de flancher.

Plancher (débarrasser le)

Rigaud, 1881 : S’en aller, lorsqu’on importune quelqu’un. Débarrassez-moi le plancher.

Plancher des vaches

Larchey, 1865 : « La terre était sa vraie patrie ; la terre, le plancher des vaches. »

J. Janin.

Delvau, 1866 : s. m. La terre, — dans l’argot du peuple, à qui Rabelais a emprunté cette expression pour la mettre sur les lèvres de ce poltron de Panurge.

France, 1907 : La terre ; argot des marins.

Plancherie

Rigaud, 1881 : Plaisanterie d’un goût douteux.

France, 1907 : Plaisanterie, moquerie.

Planches

Delvau, 1866 : s. f. La scène, le théâtre en général, — dans l’argot des acteurs. Balayer les planches. Jouer dans un lever de rideau ; commencer le spectacle. Brûler les planches. Cabotiner. Signifie aussi Débiter son rôle avec un entrain excessif.

Delvau, 1866 : s. f. L’établi, — dans l’argot des tailleurs. Avoir fait les planches. Avoir été ouvrier avant d’avoir été patron.

Rigaud, 1881 : Établi de tailleur. — Avoir fait les planches, avoir travaillé comme ouvrier avant d’être devenu patron.

Planches (avoir des)

Rigaud, 1881 : Mot à mot : avoir l’habitude des planches, jouer la comédie depuis longtemps ; être sur la scène aussi à l’aise que chez soi. Madame Thierret avait des planches autant qu’actrice du monde.

France, 1907 : Être habitué à la scène ; argot des théâtres.

Planches (balayer les)

France, 1907 : Voir Essayer le tremplin.

Planches (brûler les)

France, 1907 : Jouer brillamment, avec entrain ; argot des coulisses.

Ce n’était pas un mauvais acteur. Il avait de la chaleur, il brûlait même un peu les planches.

(Edgar Monteil, Cornebois)

Planches (les)

France, 1907 : Le théâtre. Monter sur les planches, se faire comédien.

S’il est un endroit où la vertu est une gloire réelle de demeurer dans sa triple cuirasse de pureté, de vaillance, le sacrifice, c’est certainement dans ce monde d’à côté qu’on appelle les plancher, où la femme est forcée de représenter le pour et le contre de la vérité, le paradoxe, l’envers du vrai, la splendeur du vice élégant moderne. À force de s’inféoder dans toutes les causes, de se faire l’avocat du bien et l’avocat du diable, elle finit par jouer souvent au naturel la comédie qu’elle n’a cru donner que pour les autres.

(Arsène Houssaye)

Planches savoir fait les

France, 1907 : Avoir travaillé comme ouvrier tailleur ; allusion à l’établi sur lequel se posent les pique-prunes.

Plancheur

France, 1907 : Moqueur, farceur.

Plancheur, plancheuse

Rigaud, 1881 : Mauvais plaisant, mauvaise plaisante.

Plançonner

Delvau, 1866 : v. a. Bredouiller, — dans l’argot des coulisses, où l’on a conservé le souvenir du brave Plançon, acteur de la Gaîté.

Rigaud, 1881 : Bredouiller. Dérivé de Plançon, mauvais acteur de la Gaîté qui bredouillait à la fin et souvent au commencement de chaque tirade. (Argot des coulisses).

Plane de mer

France, 1907 : Nom vulgaire de la plie.

Planque

Clémens, 1840 : Cachette.

un détenu, 1846 : Guet. Hommes en planque : hommes qui font le guet.

Halbert, 1849 : Cachette.

Larchey, 1865 : Observation. — On se cache pour bien observer.

J’allai en compagnie de H., et le laissant en planque (en observation), je montai chez Chardon.

Canler.

Larchey, 1865 : Cachette. V. Bayafe. — Planquer : Cacher. V. Déplanquer, Enplanquer.

Delvau, 1866 : s. f. Cachette, — dans l’argot des voleurs. Être en planque. Être prisonnier. Signifie aussi Être en observation.

Rigaud, 1881 : Lieu, endroit, cachette. — Poste d’observation d’où un agent de police surveille un malfaiteur.

La Rue, 1894 : Cachette. Lieu, endroit, maison. Poste d’observation d’un agent qui guette un malfaiteur. Planquer, abandonner, poster, placer. Se planquer, se mettre à couvert.

Rossignol, 1901 : Un agent de police est en planque lorsqu’il est à un endroit quelconque pour surveiller un individu.

Hayard, 1907 : Cachette.

France, 1907 : Vieux mot pour planche. Logis, endroit quelconque, généralement cachette, lieu de retraite.

Par une chouette sorgue, la rousse est aboulée à la taule. Un macaron avait mangé le morceau sur nouzailles et bonni le truc de la planque ; tous les fanandels avaient été servis.

(Mémoires de Vidocq)

anon., 1907 : Habitation, chambre.

Planque (battre une)

France, 1907 : Faire le guet. « Voilà deux roussins qui battent une planque, décanillons. »

Planque (en faire une)

Virmaître, 1894 : Agent qui se planque pour surveiller des individus. Être en planque, être filé. Mot à mot : planque, attendre. La chanson des mecs dit :

Jadis pour une fille, la plus chouette des catins
Tous les mecs se mettaient en planque
C’qui lui valait le flac dont casquaient les rupins
Sans les grinchir ni d’truc ni d’banque. (Argot des voleurs).

Planqué (être)

Halbert, 1849 : Faire le guet.

Planque à corbeaux

France, 1907 : Couvent, séminaire.

Planque à fafiots

France, 1907 : Archives.

Planque à gouapeurs

France, 1907 : Dépôt de la Préfecture de police.

Planque à larbin

Virmaître, 1894 : Bureau de placement spécial pour les domestiques (Argot des voleurs). V. Suce-larbin.

Planque à larbins

Rigaud, 1881 : Bureau de placement.

France, 1907 : Bureau de placement.

Planque à plombes

Rigaud, 1881 : Pendule.

France, 1907 : Horloge.

Planque à sergots

Rigaud, 1881 : Poste de police.

France, 1907 : Poste de police.

Planque à suif

Rigaud, 1881 : Tripot.

France, 1907 : Tripot.

Planque à tortorer

Rigaud, 1881 : Restaurant.

France, 1907 : Restaurant.

Planque aux atigés

France, 1907 : Hôpital.

Planque des gouâpeurs

Rigaud, 1881 : Dépôt de la préfecture de police.


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